Patrimoine, parenté a plaisanterie et cohésion Sociale : les sereer du sine-saloum au carrefour De la cohésion nationale au sénégal (Boubacar SY)
Résumé
Il est assez instructif de voir que les définitions de patrimoine et de parenté semblent avoir étymologiquement, des racines identiques. En effet, les deux termes ont pour origine le mot latin "pater" qui signifie "père" et qui a donné "parent" et "patrimonium" . Ce dernier terme désigne l'ensemble des biens d'une famille, c’est-à-dire généralement l'ensemble des biens hérités du père et de la mère pour une personne donnée. Parmi ces biens, bien évidemment il y a la parenté, c’est-à-dire l'ensemble des rapports établis par le sang ou la culture entre les membres de la famille issus du même ancêtre.
Le patrimoine comme la parenté constitue une sorte d'héritage commun de la communauté légué par les ancêtres. Ainsi, en est-il de l'histoire, des monuments, de la langue, de la religion, des savoirs, des valeurs, des pratiques, des us et coutumes, des technologies, des relations de parenté, d'autorité, de soumission, d'échanges, bref la culture d'un groupe humain. Aussi, peut-on parler de patrimoine génétique, culturel, historique, scientifique, musical, architectural ... Le patrimoine peut être matériel, visible, palpable ou immatériel, invisible mais prégnant, fonctionnel...
Parmi ces autres patrimoines, cette fois immatériels, car invisibles mais réelles, constitués des représentations, des vécus, des valeurs, issues d’histoires réelles ou imaginaires, de récits, de légendes, la parenté à plaisanterie entre le peuple sereer et d'autres peuples de l'espace sénégambien à l'image des Jóola, Mandeng, Hal pulaar, Lebu, Wolof... qui semblent avoir les mêmes natures et fonctions que la parenté "naturelle", "réelle" qui lient les membres d'une famille, d'un groupe, d’une société.
