La faune féminine dans les contes de boubou Hama (Ibrahim ABDOU SALAM NIANG)

Résumé

Dans ce travail nous nous proposons d’analyser la faune féminine. Par faune féminine, il faut comprendre l’ensemble des personnages aussi bien animaux qu’humains dans les contes et légendes du Niger de Boubou Hama. Certes le thème sur le genre est classique, néanmoins, il est toujours d’actualité. Le genre joue un rôle capital dans la littérature en général. Dans les contes traditionnels, les femmes sont le plus souvent victimes. Si ce travail s’est intéressé à elles, c’est parce que la condition de la femme fait l’objet de débats. Par ailleurs, la plupart des études qui ont été faites sur elles ne s’intéressent qu’aux femmes en tant qu’êtres humains. Or, il existe dans les contes, des animaux ou des objets qui symbolisent la femme. Quelles fonctions jouent ces personnages dans ces récits. Quel est l’intérêt littéraire de cette étude ? Pour examiner ces différents points, ce travail opte pour l’approche ethnologique qui se résume pour l’essentiel à la recherche de sens.
1. LA FONCTION MORALE ET SOCIALE DES PERSONNAGES FÉMININS
La plupart des contes de Boubou Hama ont une fonction morale et sociale. L’étude des personnages féminins permet de bien appréhender cette dimension.
Dans « L’origine de la sorcellerie », il est question d’une fille qui avait refusé tous les hommes de son village parce qu’ils avaient un défaut physique. Elle finit par épouser un étranger. Celui-ci l’amena dans son clan. Plus tard, elle découvrit que c’était un ogre. Elle avait pu s’échapper grâce à sa mère venue à son secours. En cours de route, elles ramassèrent des graines et les plantèrent chez elles. Quiconque goûte aux feuilles de cette plante devint sorcier. Ce conte peut être considéré comme une variante de « Penda la fille capricieuse » d’Ousmane Socé. Effectivement, dans tous les deux récits, le message transmis est la méfiance à l’inconnu, autrement dit, ils préfèrent l’endogamie à l’exogamie. C’est donc un message sociologique.